Présent sur la scène auvergnate depuis quelques années déjà,
Lyrside n’avait jamais jusque là jamais eu l’occasion d’enregistrer sur disques leurs compositions. Evoluant à l’origine dans un registre à mi chemin entre
In Flames et
Dissection, le quatuor a désormais recentré sa musique plus spécifiquement sur le
Death mélodique.
J’en vois déjà qui commencent à sourire au fond de la classe, et je devine qu’ils doivent se dire que le
Death mélodique à l’ancienne est mort depuis longtemps, qu’à part quelques formations ravageuses comme
Detonation ou
The Forsaken, plus personne ne pratique ce style de nos jours. C’est ici que ça devient intéressant, car en effet ces temps ci, il est difficile de trouver du véritable
Death mélodique, même les pionniers du style ont depuis longtemps viré leur cuti pour des choses modernes davantage dans l’air du temps, mais
Lyrside a décidé qu’il ne s’était rien passé depuis 1996-1997, et remonte le temps vaille que vaille avec ce premier EP
And Thus… The
Elder One (2014).
Après un titre d’introduction alléchant, Antumnos est assez véloce enlevé et propose des plans assez techniques pour du
Death mélodique, avec notamment une batteur sachant varier les plaisirs avec parfois des plans proches du Prog. Simon (également homme orchestre du groupe de Black
Metal gaulois Vintergeist) vocifère avec convictions dans un registre mi guttural, mi hargneux qui colle plutôt bien aux compositions, même si quelques envolées criardes n’auraient parfois pas été de trop.
La filiation
In Flames est assez évidente à l’écoute, avec ce fameux riffing de Göteborg, parfois entrecoupé de guitare acoustique qui pourrait figurer sur Lunar
Strain ou The
Jester Race, notamment sur l’efficace Cosmogonical Intricacies.
Le travail de la basse n’est pas laissé à l’arrière plan, comme c’est un peu trop souvent le cas dans le
Metal extrême, ainsi l’équilibre avec la guitare est respecté, et même si la studio de Guillaume Amaro ne permet pas d’obtenir la même puissance niveau production que le Fredman ou du Finnvox, elle reste correcte, même si le chant est un poil en retrait à mon sens.
Shade over the Everlasting propose même quelques blast-beat (qu’on retrouve aussi à la fin du dernier morceau, qui apporte un peu de variété à l’EP. Sur le long titre éponyme final, accélérations et soli mélancoliques viennent agrémenter la trame remarquablement, pour une conclusion idéale.
Une multitude de groupes suédois viennent à l’esprit à l’écoute de cet EP :
In Flames bien sûr, mais aussi
Hypocrite ou A Canorous Quintet notamment, même si les clermontois sont moins agressifs dans l’approche que les derniers cités.
En 1995-96,
And Thus… The
Elder One aurait certainement grandement intéressé les spécialistes du Black et
Death mélodique No Fashion Records, qui aurait pu prendre le combo sous son aile, mais en 2014, il est surtout le reflet d’un groupe qui refuse d’abandonner ce style délaissé qu’est le
Death mélodique, en opposition à la majeure partie des jeunes combos qui ne jurent que par
Bolt Thrower et
Asphyx. En parlant du fameux label suédois, hasard ou volonté délibérée ? Le dessin de la pochette fait furieusement penser tant dans les teintes que dans le coup de crayon, à celui du premier disque de
Ablaze My Sorrow.
Un premier EP qui s’avère étonnement bon au final, et qui évite en grande partie les écueils de la jeunesse. Comme quoi il ne sert à rien de sortir des démos aussi vite que possible dès qu’on a quatre morceaux disponibles, mieux vaut bosser un peu et attendre le bon moment pour cela, du coup
Lyrside entre dans l’underground de plein pied avec un produit de qualité, et pas une démo moisie, avec son approximatif et compos bancales, très bien joué ! Vu la mode actuelle, c’est pas gagné, mais ils n’attendent plus qu’un petit label ayant les couilles de faire confiance à un groupe de
Death mélo à l’ancienne, avis.
BG
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